Péroline Barbet-Adda a été accueillie en résidence de création dans le pays de Forcalquier pendant tout le mois de janvier 2023. Sa création sonore a été présentée au mois de mai pendant le festival Numéro Zéro.
Ici pour écouter un extrait de sa réalisation :
Portrait
Réalisatrice sonore et chercheuse indépendante, Péroline Barbet-Adda consacre sa vie professionnelle aux expressions de la tradition orale et à la diversité de ses formes. Elle collecte la parole, assure la production artistique de disques, réalise des documentaires radiophoniques, et collabore à la création d’expositions pour les musées d’histoire et d’ethnologie.
Son travail de recherche et ses réalisations proposent une approche sensible de l’espace et de la mémoire, à la croisée de l’ethnologie et de la création sonore, de la narration et du musical.
Elle a entamé récemment un travail sur nos liens au monde animal ; entre biophonie, composition électroacoustique et fiction sonore. Ses pièces parlent de nos relations d’interdépendance entre le paysage et l’activité humaine, avec un traitement poétique et la conviction que les mots « donnent à voir ». Elle reçoit en 2022, le prix de l’œuvre sonore de la SCAM pour Piste Animale, une immersion dans les univers parallèles de la faune sauvage, du monde animal et des sous bois, inspirée des écrits du philosophe Baptiste Morizot.
Son site : http://peroline-barbet.com/
Projet
Espèce d’espèces, son projet pour cette résidence dans le pays de Forcalquier, fait suite au travail entamé en 2019 avec Piste animale, qui a donné lieu à six portraits d’animaux (Jura, Ardennes) et une pièce documentaire autour de l’art de pistage.
“Je souhaiterais continuer ce travail avec de nouveaux récits d’espèces dans le pays de Forcalquier en intégrant une problématique nouvelle, celles des métamorphoses environnementales qui affectent profondément leurs comportements. Nous voulons raconter des habitudes animales qui se transforment, des trajectoires qui se modifient, des espèces qui se raréfient, des êtres qui s’hybrident, des phénomènes incompréhensibles et imprévisibles, de nouvelles alliances. Nous voulons raconter ces situations métamorphiques, protéiformes, ces moments où les animaux débordent du cadre, provoquant stupeur et incompréhension. Et posent à mots bas cette délicate question de l’adaptation.
Comme dans Piste animale, ces questions ne seront pas traitées par des techniciens de la nature, des philosophes du vivant ou de spécialistes de la biodiversité, dont on se dit parfois que les discours échouent à nous faire comprendre le bouleversement de notre monde par des chiffres (tous, il est vrai, plus accablants les uns que les autres). Nous irons chercher des gens pour qui la relation avec le vivant est suffisamment forte, fine et constante, pour qui ces changements se traduisent concrètement dans leur quotidien, pour qui ces changements sont vus, au sens plein du terme, parce qu’une proximité, une complicité avec le monde animal ne s’est jamais rompue.
Nous collecterons les récits autour d’une espèce en particulier : cet animal, où le trouve-t-on ? Quelles sont ses caractéristiques, quelles sont ses trajectoires? Que faisait-il qu’il ne fait plus ? Où disparaît-il ? Ces paroles recueillies auront pour écrin sonore les espaces naturels où ils vivent (fieldrecording) et des créations électroacoustiques.”
Rencontre avec les enfants de l’école de Pierrerue
Au cours du mois de janvier 2023, Péroline est allée à la rencontre des enfants de l’école de Pierrerue. Merci à Simon Eysseric, leur professeur !
Au cours de deux séances d’atelier, elle leur a proposé une initiation à la création sonore, avec des écoutes et des enregistrements de leurs propres rencontres animales. Suite à sa venue, les enfants ont écrit ces textes :
Le cinéma pour l’oreille
Le 16 janvier 2023 il y a eu une intervention d’une artiste : Péroline Barbet-Adda, elle nous a fait écouter quelques-un de ses enregistrements. Ce qui était rigolo c’est qu’on devait imaginer les images, on devait aussi deviner l’animal dont les gens parlaient dans l’audio. Le premier enregistrement c’était un sanglier, le deuxième un escargot, le troisième un lynx et le quatrième le grand tétra. Après Péroline nous a demandé de raconter des rencontres avec des animaux.
Jeudi 26 janvier était la dernière intervention. Nous avons eu la chance de la recevoir deux fois . Elle nous a fait écouter d’autres enregistrements : c’était un hibou. Elle a aussi amené son matériel : une baffle, un micro, un enregistreur et son ordinateur. On a été interviewé sur notre rencontre animale. Elle a fait un montage audio (elle a aussi ajouté des bruits d’animaux et de la musique en plus de la voix) avec toutes nos rencontres.
Péroline a travaillé dans la maison Picazzo au Rocher d’Ongles et elle va participer au festival Numéro Zéro cette année.
Rihanna et la classe
La mésange
Je l’ai vue sortir de son nichoir. Elle s’est posée sur le fil. Je l’aperçois à travers la baie vitrée. Sa couleur est très spéciale : noir, blanc, bleu, jaune. L’hiver la mésange est dans son nichoir pendant tout l’hiver pour s’occuper de ses bébés. Quand elle est sur le fil, elle sautille puis s’arrête. Elle se déplace en volant. La mésange sert à manger les chenilles qui sont sur les arbres. Elle a pour habitude de voler du fil à la vigne pour grignoter les graines que nous y avons déposées.
Rosalie
Le hérisson
Nous avons vu un hérisson dans la rue. Il était tout petit et marron avec des piquants. Il a l’habitude d’aller dans les feuilles pour se cacher. Il se déplace en marchant à quatre pattes. L’ automne, il fait du bruit avec les feuilles.
Luce et Chloé
Avant j’avais un chien et il avait des croquettes. Il y avait des hérisson sous ma cabane une nuit, quand j’allais enfermer mes poules, j’ai vu deux hérissons manger les croquettes. L’hiver ils hibernent, ils se déplacent en marchant et ils sont marron avec des pics sur tout le dos, on ne peut pas les toucher à part sur le ventre.
Margot
Le chamois
Je suis allée me balader sur la dent de Crolles ( c’est une montagne près de Grenoble ) avec mes cousins et j’ai vu deux chamois. Il vit plutôt dans la montagne, là où il y a des cailloux. Il est marron, il a une petite queue en forme de cœur ( dessous elle est blanche ). Il est un peu plus grand qu’une chèvre. Il a deux petites cornes blanches. Quand je les ai vus ils étaient immobiles, mais ils peuvent courir très très vite.
Louise
Les cerfs
Avec ma mère on allait chercher mon chien chez sa nounou et là un faon a traversé la route majestueux et si beau. Puis il est retourné dans la forêt. C’était incroyable ! Le cerf vit dans la forêt. Le cerf brame pour impressionner les biches.
Suzie
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