Samedi 4 mai à 18h30

Une seconde soirée Jocelyne Saab au cinéma Le Bourguet

Réalisatrice, photographe et reporter, JOCELYNE SAAB était à Beyrouth lorsque débuta la guerre civile (1975 – 1990). Elle est l’une des rares cinéastes à l’avoir documentée au présent, à nous avoir transmis un véritable point de vue de cinéaste et de citoyenne de son pays, le Liban.

Le 1er février, Numéro Zéro accueillait au cinéma Le Bourguet MATHILDE ROUXEL, présidente de l’Association Jocelyne Saab qui veille à la restauration et à la diffusion des films de la cinéaste libanaise.

Cette seconde séance sera composée de trois films tournés à Beyrouth :

LES ENFANTS DE LA GUERRE  / 1976 / 10 min

Quelques jours après le massacre de la Quarantaine, dans un bidonville à majorité musulmane de Beyrouth, Jocelyne Saab suit et rencontre les enfants rescapés, marqués par les visions horribles des combats qui se sont déroulés sous leurs yeux. En leur offrant des crayons pour dessiner et en les engageant à jouer sous l’œil de sa caméra, la réalisatrice se retrouve face à un constat amer : ils ne connaissent plus d’autre jeu que celui de la guerre, qui, rapidement, devient pour eux aussi un métier.

BEYROUTH, JAMAIS PLUS  / 1976 / 35 min

En 1976, la ville de Beyrouth connaît le début de son calvaire. Avec les yeux de son enfance, la réalisatrice suit six mois durant, au jour le jour, la dégradation des murs. Tous les matins, entre six et dix heures du matin, elle arpente Beyrouth à l’heure où les miliciens des deux bords se reposent de leurs nuits de combats.

« À partir du moment où j’ai décidé de rester à Beyrouth, de témoigner de tout ce qui s’y passait, ma manière de filmer a changé. Je prenais ma caméra et je prenais des images quand je sentais l’écho de ce grand jardin qui disparaissait. Encore aujourd’hui, tout mon travail est dominé par la recherche de ce jardin d’enfance, de son souvenir idéalisé qui m’habitait et m’habite encore entièrement. C’est pour cela que j’aime particulièrement Beyrouth, jamais plus : je filme les murs, les rues, les endroits qui me sont familiers avec amour et douleur, douleur de voir que tout ce que j’ai aimé est en train de disparaître, mais animée par la volonté et la nécessité d’en préserver une mémoire. »

LETTRE DE BEYROUTH  /  1978 / 52 min

Trois ans après le début de la guerre civile, la réalisatrice revient dans sa ville pour quelques mois. À cheval entre un pays en guerre et un pays en paix, elle éprouve du mal à se réadapter à la vie. Remettant en marche un bus, alors que les transports en commun ne fonctionnent plus, elle provoque un sursaut de normalité dans la ville en guerre : des gens montent dans le bus, où ils voient un espace de sécurité.

Pour BEYROUTH, JAMAIS PLUS et LETTRE DE BEYROUTH, Jocelyne Saab a demandé à la poétesse libanaise ETEL ADNAN d’écrire le commentaire. Grâce à la librairie La Carline, nous disposerons au cinéma de plusieurs livres d’elle, quelques anthologies de ses poèmes ayant fait l’objet d’une parution récente.

Une seconde projection est prévue lundi 6 mai à 16h30.

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